Critique de JOBS, le premier film sur Steve Jobs
Intéressant, mais pas insanely great.
0C’est pas évident de ne pas s’attendre à beaucoup d’un film sur la vie de Steve Jobs, du moins les premiers 42 ans. L’homme avait tout un style de gestion, très souvent impulsif et à fleur de peau, alors comment mettre 21 ans de sa vie en 120 minutes?
JOBS est le premier long métrage sérieux sur la vie de Steve Jobs, car il va y en avoir un autre de Sony écrit par Aaron Sorkin. Et sérieux, parce que iSteve est sorti plus tôt dans l’année et il a été écrit beaucoup plus rapidement et sur une note plus légère que JOBS.
Le film commence lorsque Steve est au Reed College et on le voit passer de l’étudiant libre s’intéressant à la calligraphie et aux polices de caractère pour ensuite travailler chez Atari et finalement créer l’Apple I avec Steve Wozniak. On suit le déroulement de sa carrière jusqu’à son retour triomphant comme iCEO en 1997. On ignore par contre totalement son implication dans Pixar, bref on n’en fait même pas mention. Et on ne survole que très, très brièvement NeXT.
Ashton Kutcher prend le rôle de Steve Jobs et on voit tout de suite que l’acteur a vraiment étudié les manies, gestuelles et prononciation du personnage. Dans la séquence initiale où il présente l’iPod aux dirigeants de département d’Apple Computers, il se rend sur scène et se promène de gauche à droite sans jamais voir son visage. On jurerait que c’est vraiment Jobs!
Steve Wozniak, joué par Josh Gad, est moins convaincant. On voit un peu le côté lunatique du personnage, mais que très peu ses réels traits de personnalité. Les autres acteurs comme Bill Atkinson, John Sculley, Daniel Kottke et Mike Markkula sont par contre très crédibles. Jony Ive lui par contre, a l’accent, mais comme on ne l’a jamais vu avant la fin des années 2000, c’est difficile de dire comment il était en 1997.
La scénarisation est bien, mais mettre 21 ans en 120 minutes c’est assez concentré et rempli de trou. On cerne assez bien le personnage qu’était Steve Jobs, mais il aurait fallu encore plus de confrontation avec Bill Gate comme dans Pirates of Silicon Valley. JOBS est un très bon film avec aucune longueur si le sujet vous intéresse et je vous le recommande. Mais j’ai trouvé Pirates of Silicon Valley meilleur au niveau des thèmes abordés par Martyn Burke qui s’est concentré sur une plus petite période.
On s’attend bien évidemment à une suite, car le film arrête à la fin des années 90 et il reste encore toute l’histoire du iPod, du iPhone et de l’iPad à couvrir, sans compter la transition aux processeurs Intel et Mac OS X. Peut-être l’histoire aurait dû être divisé en une trilogie comme c’est souvent le cas c’est temps-ci. Nous aurions peut-être pu aborder Pixar et NeXT plus profondément et facilement remplir au moins deux fois 1h30 sans ajouter de longueurs.
Je vous recommande beaucoup plus la lecture du livre, car, bien évidemment, il y a plus de détails et le portrait du personnage et de son entourage est beaucoup plus détaillé. Si j’avais une note à lui donner, je donnerais facilement un 9/10 au livre et un 7.5/10 pour le film. C’est intéressant, mais ce n’est pas insanely great!