Critique de Remember Me (PS3)

L’histoire de Remember Me débute en 2084 lorsque Nilin, l’héroïne du jeu, vient de se faire effacer la mémoire dans les laboratoires de Memorize. Malgré cela elle garde un reste de lucidité qui va lui permettre de s’échapper des remparts de la multinationale avec l’aide d’un certain Edge, un activiste « erroriste ».

Memorize fait le commerce des souvenirs par l’intermédiaire d’un module greffé dans la nuque des habitants de Neo-Paris: le SenSen. Le monde entier y est accroc!

Nilin va petit à petit apprendre qu’elle était une révolutionnaire possédant un don, celui d’intervenir dans les souvenirs des gens afin de modifier leur comportement. Un pouvoir sans limites qui nuit au commerce fructueux des souvenirs de Memorize!

Graphismes

La direction artistique de Remember Me est irréprochable. Les décors sont magnifiques; par exemple les bas fonds de Neo-Paris sont lugubres et sombres avec des effets d’éclairage splendides. Le quartier du bar le Leaking Brain m’a rappelé le film Blade Runner de Ridley Scott avec des décors chargés.

Les scènes de remix de souvenirs m’évoquent un rêve dans lequel on se rappelle souvent de la scène et de certains détails, mais impossible de se remémorer du reste. Les développeurs de chez DONTNOD Entertainment ont parfaitement réussi à retranscrire les souvenirs souvent tourmentés des ennemis de Nilin avec des décors épurés et esthétiques.

Les personnages du jeu sont bien modélisés avec de belles textures: les visages sont criant de vérité! Une mention spéciale pour Nilin qui a un petit look cyber punk ressemblant à Gally l’héroïne du manga Gunnm. Sa modélisation est parfaite, je la trouve cependant un peu raide dans ses expressions faciales et dans ses mouvements surtout en mode combat. Mais rien de dramatique!

Audio

La trame sonore est excellente, elle retranscrit avec brio l’environnement dans lequel évolue Nilin. Chaque lieu a sa propre identité sonore distincte, un marché sera bruyant et animé par contre une rue déserte sera d’un calme inquiétant. Les bruitages sont très réalistes et contribuent pour beaucoup à l’immersion.

La trame sonore colle aussi parfaitement à l’action. En effet lorsqu’une confrontation est inévitable, la musique de fond change pour une mélodie de combat qui laisse la part belle aux bruitages.

Contrôles

Les animations sont bonnes, mais Nilin est un peu capricieuse pour sauter d’une plateforme à une autre. Il m’est arrivé à plusieurs reprises qu’elle décide se rattraper in extremis à la corniche d’une plateforme au lieu de sauter alors que j’avais appuyé sur le bouton saut bien avant!

Au cours du jeu Nilin apprend de nouveaux mouvements en combattant. Le jeu est pourvu d’un système de combo entièrement paramétrable qui est accessible à tout moment en pressant la touche Select. En effet il est possible de personnaliser une série de coups de poing et de coups de pied afin de maximiser les dégâts. Ainsi en exécutant une combinaison de touches on obtient un super combo.
Pour corser le tout, certains combos ne sont pas efficaces selon les ennemis, ce qui implique que le style de combat doit être adapté aux styles des adversaires!

Les développeurs du jeu ont bien fait d’intégrer ce système, car il contribue à enrichir sa jouabilité.

Facteur Fun

L’ambiance sonore est tellement bonne qu’il m’est arrivé de me prendre au jeu pour écouter les conversations, parfois drôles, entre les habitants de Neo-Paris.

Nilin a le pouvoir de plonger dans la mémoire de ses victimes pour voler leurs souvenirs. Une fois le souvenir volé, Nilin peut en matérialiser le contenu en temps réel et en 3 dimensions. C’est ce qu’on appelle « la rémanence ». En utilisant l’information contenue dans le souvenir de la victime, Nilin va pouvoir ouvrir des portes verrouillées par code ou encore éviter des pièges cachés.

Son ultime pouvoir lui permet de contrôler les souvenirs: le « remix des souvenirs »!! Nilin se projette ainsi dans le souvenir et tel un monteur en scène modifie Le détail ou les détails qui auront pour répercussion de changer le comportement des acteurs. Mais pour y arriver, il faudra au préalable comprendre la scène et trouver le bon moment pour effectuer les modifications. Pour cela on a le pouvoir de ralentir, d’avancer ou de rembobiner le souvenir. L’idée est tout simplement géniale, j’ai pris un énorme plaisir à résoudre les casse-têtes du remix des souvenirs, c’est jubilatoire!

Conclusion

Avec un scénario riche, des graphismes léchés, une héroïne charismatique et un système de combo paramétrable, les studios DONTNOD Entertainment ont fait du bon travail.

Cependant, il est un peu dommage que dans les phases d’exploration, le chemin soit indiqué si clairement. J’aurais préféré qu’il le soit moins en donnant par exemple des indices lorsqu’on est bloqué dans l’avancée.

Le jeu souffre aussi d’une rejouabilité limitée. Une fois que l’on a compris comment intervenir dans le remix des souvenirs, il perd de son intérêt! Mais est-ce vraiment un problème, car le jeu lui-même est bâti sur un scénario unique. Personnellement je prends le jeu tel qu’il est parce que j’ai passé un très bon moment. Pourquoi se priver d’un bon jeu à prix doux?

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